vendredi 30 septembre 2016

Une recette toute simple....


Alors je vais vous l'expliquer, cette recette toute simple…..c’est en Belgique que j’ai vraiment creusé la question, même si il y a longtemps que je pratique la dernière partie.

D’abord, il faut la mer, du Nord en l’occurence….et puis un cheval. Ensuite, il faut choisir son moment: c’est à marée basse que ça va se passer.


Il y a aussi une version motorisée, les 2 se croisent parfois, mais nous resterons à la méthode classique.



Derrière le cheval il y a un long filet, qui est trainé dans le fond de l’eau.

Au bout d’un certain temps, le pêcheur et son cheval regagnent la plage. Il faudra alors tirer le filet sur le sable, au grand plaisir des goélands.



Les crevettes sont alors renversées dans un tamis à 2 niveaux, qui permettra de retirer la majorité des crabes qui se sont laissés prendre aussi, puis les petites crevettes qui attendront de grossir un peu…





Ensuite, on mettra les prises de taille satisfaisante dans un panier sur le dos du cheval.




Tout ça sera répété un certain nombre de fois, jusqu’à ce que tout le filet soit vide.

 Le cheval sera alors débarrassé de ses paniers et le filet rincé et bien étalé pour ne pas s’emmêler.



L’ensemble sera rangé dans la carriole, auquel le cheval est attelé



Et il n’y aura plus qu’à rentrer à la maison. En principe le cheval connait le chemin….



Là, après avoir débarrassé le matériel et peut être mis des vêtements secs, il faudra encore trier les crevettes. Il reste toujours des petits crabes ou d’autres bestioles qui n’ont rien à faire là. 



Pendant ce temps, vous chauffez beaucoup d’eau dans une grande marmite (si vous avez beaucoup péché…). Il faut qu’elle soit bien salé. On peut aussi mettre de l’eau de mer, mais attention qu’elle ne soit pas prélevée trop près d’une raffinerie ou autre industrie de bord de mer.



Quand elle bout, vous y jetez les bestioles et vous laissez cuire quelques minutes. C’est assez rapide. 



Il ne vous restera plus qu’à les laisser un peu refroidir, beurrer une jolie tartine, éplucher des crevettes (ça va tout seul quand c’est frais comme ça) et les mettre sur ladite tartine




Avec une petite bière….(avec sagesse..) vous avez votre plat le plus simple du monde…..

Si vous préférez, vous pouvez les acheter à la poissonnerie…..ce sera encore plus simple, mais moins proche de la tradition.

Pour voir tout ça, il vous suffit d’aller vous promener à marée basse sur la côte belge, entre Coxyde et Oostduinkerke. Cette méthode de pêche n’est plus appliquée que par une douzaine de familles, en Belgique, mais elle se faisait  aussi dans le temps sur les côtes du nord de la France, en Hollande et même en Angleterre. Depuis 2013 c’est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité.

Vous pouvez aller voir là pour vous instruire. 

Les photos du tri et de la cuisson sur la digue ont été prises lors d’une démonstration, qui a lieu régulièrement de juin à septembre, mais il y a un peu de monde, surtout quand il fait beau. Quand la mer n’est pas trop forte, allez vous promener tout le long de la plage et vous aurez peut être comme nous la chance de tomber sur un pécheur solitaire, qui fait tout simplement son travail.








7 commentaires:

catherine a dit…

une belle histoire, c'est vrai que les petits métiers se perdent, seul hic : la cuisson des crevettes vivantes..je n'y arrive pas!
bonne soirée Babeth, amitié de Ploemeur

guy59600 a dit…

en voyant la 1ère photo je me suis douté de suite de quoi il s'agissait je crois que les gens les ramassent aussi avec un genre de grande épuisette et c'est délicieux a déguster
très bon week-end

mamie caillou a dit…

une bien belle histoire en images, merci !

michelle a dit…

merci pour ce reportage sur le ramassage des crevettes. hum on adore. bonne soirée Babeth

Gracianne a dit…

Genial, quel plaisir ce doit etre de les deguster toutes fraiches comme ca, apres une belle balade en bord de mer.
J'adore ces chevaux de trait, je les trouve particulierement beaux.

Ciorane a dit…

C'est génial que des métiers aussi artisanaux, avec des animaux et non des moteurs, existent encore de nos jours ! Je n'ai jamais mangé de crevettes aussi fraîches mais je me doute que c'est bien meilleur encore que celles achetées déjà cuites. Ah, une belle tartine de crevettes grises, quel plaisir ! Et elle vaut bien le temps du décorticage.
Merci à toi pour ces photos au charme d'antan et cette balade au grand air.

Annick a dit…

De quoi ravir nos papilles avec cette tartine bien iodée.Une pêche à la crevette vivifiante pour avoir la pêche! Des bises Babeth...